Après le violent déchirement de la Révolution, après cet effort gigantesque pour anéantir un passé devenu odieux et pour créer de toutes pièces une France nouvelle, effort qui avait abouti au despotisme et à l’épuisement de toutes les forces du pays, on se prit naturellement à regretter les ruines qu’on avait faites, et l’on se demanda s’il n’y avait rien dans tout ce passé qui fût digne d’être admiré, aimé et, s’il était possible, sauvé du grand naufrage. […] C’est à cette époque qu’il fit paraître, sous le titre de Mémoires de Luther (1835), une série d’extraits tirés des œuvres de Luther, qui forment une intéressante et vivante biographie du grand réformateur ; un peu plus tard il entreprenait, dans la Collection des documents inédits relatifs à l’histoire de France, la publication des pièces du procès des Templiers (1841-1851), 2 vol. in-4º ; enfin il publiait les Origines du droit (1837), où il cherchait à montrer que l’ancien droit français était non un ensemble de formules abstraites et de déductions rationnelles, mais l’expression vivante du développement historique de l’humanité et de la nation.