Encore, pour la tragédie, y a-t-il Polyeucte de Corneille, outre quelques autres drames dont le sujet est emprunté au martyrologe, et l’Esther, l’Athalie, de Racine, faites pour être jouées uniquement devant les demoiselles de Saint-Cyr : pièces de « circonstance », pour ainsi dire, et qui n’étaient pas destinées au public ; il y a, de Corneille — et il prend soin de s’en excuser — ses versions poétiques de quelques fragments lyriques de l’Ancien Testament, et de l’Imitation. […] Héroïque aussi, la touchante Mme de Rênal, dans un conflit où se combattent la passion et la fidélité conjugale : sœur de la Princesse de Clèves et de Mme de Mortsauf — et bien plus émouvante que l’héroïne du Lys dans la vallée, justement parce qu’elle a faibli, qu’elle n’est pas « tout d’une pièce » mais une femme, une vraie femme : l’héroïne vaincue. […] C’est qu’il aimait « le bijou » en écriture, le joyau parfait, bien serti, la pièce à mettre dans une anthologie, tel le Dialogue de Sylla et d’Eucrate, de Montesquieu.