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667. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre dixième »

Il le doit à l’excellence des préceptes résumés dans la fameuse maxime qui pourrait en être l’épigraphe : « Le style est l’homme même. » D’autres maximes très belles, l’admirable vers de Boileau : Le vers se sent toujours des bassesses du cœur, la phrase célèbre de Vauvenargues : « Les grandes pensées viennent du cœur », nous avaient indiqué d’où vient le meilleur de nos écrits ; la maxime de Buffon nous mène à la source même du style. […] Les défauts, c’est-à-dire tout ce qui n’est pas le style, ces traits saillants qu’on veut mettre partout, ces mots « qui nous éblouissent un moment pour nous laisser ensuite dans les ténèbres, ces pensées fines, déliées, sans consistance, qui, comme la feuille du métal battu, ne prennent de l’éclat qu’en perdant de la solidité » ; la peine qu’on se donne pour exprimer des choses ordinaires ou communes d’une manière singulière ou pompeuse ; les phrases arrangées, les mots détournés de leurs acceptions, les traits irréguliers, les figures discordantes ; — d’où tout cela vient-il, sinon de ce qu’on écrit hors de soi, à côté de soi, et qu’il y a un auteur au lieu d’un homme ?

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