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334. (1730) Des Tropes ou des Diférens sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Traité des tropes pp. 1-286

Les maniéres de parler dans lesquelles ils n’ont remarqué d’autre propriété que celle de faire conoitre ce qu’on pense, sont apelées simplement phrases, expressions, périodes ; mais celles qui expriment non seulement des pensées, mais encore des pensées énoncées d’une maniére particuliére qui leur done un caractére propre, celles-là, dis-je, sont apelées figures, parce qu’elles paroissent, pour ainsi dire, sous une forme particuliére, et avec ce caractére propre qui les distingue les unes des autres, et de tout ce qui n’est que phrase ou expression. […] Il en est de même des assemblages de mots qui composent le discours ; un lecteur instruit raporte un tel mot, une telle phrase à une telle espéce de figure, selon qu’il y reconoit la forme, le signe, le caractére de cette figure ; les phrases et les mots, qui n’ont la marque d’aucune figure particuliére, sont come les soldats qui n’ont l’habit d’aucun régiment : elles n’ont d’autres modifications que celles qui sont nécessaires pour faire conoitre ce qu’on pense. […] Nous avons expliqué dans la première partie de cette grammaire ce que c’étoit qu’une phrase : c’est une expression, une manière de parler, un arangement de mots, qui fait un sens fini ou non fini. […] Jugeons donc du latin par le latin même, et nous ne trouverons ici ni contre-sens ni hypallage, nous ne verrons qu’une phrase latine fort ordinaire en prose et en vers. […] absolu vient (…), qui veut dire achevé, acompli, qui ne demande rien davantage ; par exemple, quand je dis que le soleil est lumineux, cette expression est dans un sens absolu ; celui à qui je parle n’atend rien de plus, par raport au sens de cette phrase.

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