À ce propos, Zola nous entretenait de Courbet, qu’il avait vu planté devant un de ses tableaux, se caressant la barbe, et riant tout de bon, avec la répétition de cette phrase : « C’est comique, cette peinture ! […] De temps en temps, une phrase qui ne répond à rien, s’échappe de ses lèvres. […] Puis, qu’est-ce que fait une répétition ou une négligence de syntaxe, si la création est neuve, si la conception est originale, s’il y a, ici et là, une épithète ou un tour de phrase, qui vaille à lui seul, cent pages d’une prose impeccable, qualité ordinaire. […] Mercredi 4 décembre « Le peuple est une bête qui vit de gloire, — disait brillamment, ce soir, Renan chez la princesse — mais quand il s’est accoutumé à ce foin, il faut lui en donner tous les jours, c’est ce qu’avait fait Napoléon, c’est ce que n’a pas fait Bismarck… C’est peut-être très grave pour lui. » * * * — Je me surprends, en construisant mes phrases maintenant, à faire de la main droite tenant la plume, des gestes d’un chef d’orchestre : si mes phrases ne sont pas musicales, je ne sais pas diantrement comment il faut s’y prendre.