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1672. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

Nourri dès son enfance de l’étude des anciens, il a retenu, presque sans le vouloir, leurs phrases, leurs traits, leurs expressions ; son esprit surabonde de souvenirs ; il cite souvent avec inexactitude, parce qu’il cite toujours de mémoire, mais avec quel piquant, quel à-propos, quelle heureuse fécondité ! […] Ce n’était pas à eux, sans doute, mais aux despotes et aux prêtres auxquels ils ont fait une si rude guerre, à se réjouir de cette doctrine et du développement que Charron lui donne dans la phrase qu’on va lire : « Le prince doit soigner que la religion soit conservee en son entier selon les anciennes ceremonies et loix du païs, et empescher toute innovation et broüillis en icelle, chastier rudement ceux qui l’entreprennent110. » En voilà, ce semble, plus qu’il n’en fallait pour indisposer les philosophes contre l’auteur du livre de la Sagesse, et pourtant ce n’était pas tout encore : la maxime de Charron a bien une autre portée ; nous y reviendrons tout à l’heure.

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