/ 1789
31. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « L’abbé Noirot »

Un jour viendra, nous aimons à l’espérer, où l’abbé Noirot aura groupé autour de lui une véritable école philosophique, et alors il sera obligé de donner aux hommes que les hautes recherches de la philosophie intéressent un exposé agrandi et approfondi de sa doctrine. […] Noirot, nous a-t-on dit, conteste à Tissandier l’exactitude complète du compte rendu de son enseignement ; mais, tel qu’il est pourtant, et pour qui sait voir les tenants et aboutissants des idées sur lesquelles on n’insiste pas, ce compte rendu inspire une grande confiance dans les aptitudes philosophiques du professeur. […] Toutefois, nous ne craignons pas de l’avancer, si un tel phénomène a lieu, si la science philosophique reprend l’ascendant d’un enseignement qu’elle a perdu, cela n’arrivera guères que grâce à un prêtre ou à quelque esprit profondément religieux, à une intelligence sacerdotale, — celle de l’abbé Noirot ou toute autre, peu importe ! […] Il faut le considérer plus avant, le prendre à l’essence même dont il émane. » Que signifient ces fortes paroles, sinon qu’il est temps enfin de changer tous les points de départ philosophiques, tournés si obstinément du côté de l’homme, et de les renverser du côté de Dieu ?

/ 1789