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28. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « II. Jean Reynaud »

Dans tout cela, il faut en convenir, il n’y a rien de bien éblouissant et de bien formidable, rien qui force le plus modeste des esprits philosophiques à se croire petit et à baisser les yeux. […] Jean Reynaud est un coup porté, par une main philosophique de plus, au christianisme et à l’Église. […] Au moins, pour expliquer de cette façon le problème surnaturel de l’homme et de sa destinée, pour revenir en plein dix-neuvième siècle, — après les travaux philosophiques de Hegel et de Schelling, — à ce risible système de la métempsychose, digne tout au plus d’inspirer une chanson au marquis de Boufflers ou à Béranger qui l’a faite, fallait-il se sentir une force d’induction et de déduction irrésistibles ; fallait-il que la grandeur des facultés philosophiques sauvât la misère du point de vue que l’on ne craignait pas de relever. […] Théologien de prétention malgré son caractère philosophique, théologien quiquengrogne en philosophie, il peut avoir beaucoup lu les théologiens catholiques, mais il n’a point de connaissances accomplies, lumineuses, en théologie, car, s’il en avait, aurait-il épaulé le système du progrès indéfini de Condorcet avec la métempsychose de Pythagore ? […] Assurément on doit espérer que de si dégradantes conséquences, une fois seulement indiquées, diminueront un peu, dans l’opinion, l’importance que le parti philosophique anti-chrétien veut créer au livre de M. 

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