Pour être utile au genre humain, la philosophie doit relever et diriger l’homme déchu et toujours débile ; elle ne doit ni l’arracher à sa propre nature, ni l’abandonner à sa corruption. […] Ces deux sectes isolent l’homme et devraient s’appeler philosophies solitaires. […] La philosophie considère l’homme tel qu’il doit être ; ainsi elle ne peut être utile qu’à un bien petit nombre d’hommes qui veulent vivre dans la république de Platon, et non ramper dans la fange du peuple de Romulus 24. […] La philosophie contemple la raison, d’où vient la science du vrai ; la philologie étudie les actes de la liberté humaine, elle en suit l’autorité ; et c’est de là que vient la conscience du certain. — Ainsi nous comprenons sous le nom de philologues tous les grammairiens, historiens, critiques, lesquels s’occupent de la connaissance des langues et des faits (tant des faits intérieurs de l’histoire des peuples, comme lois et usages, que des faits extérieurs, comme guerres, traités de paix et d’alliance, commerce, voyages.) […] Il entreprit de remplir la grande lacune laissée par la philosophie grecque, qui n’avait point considéré l’homme dans l’ensemble de la société du genre humain.