C’est là proprement la part de Rousseau dans le mal que nous a fait la philosophie politique du dernier siècle. […] Il ne commit pas d’ailleurs la question avec les arguments de la menue philosophie du dix-huitième siècle, ni avec les railleries qu’elle en faisait à table. […] A côté des fausses vues, des illusions, des subtilités de l’esprit d’utopie, il y a mille vérités de détail qui leur donnent des démentis ; à côté du moraliste arbitraire, qui façonne le cœur humain pour sa philosophie, et qui fait l’élève pour le maître, il y a le moraliste selon la morale universelle, qui glisse, comme en cachette de l’autre, quelques grains du plus pur froment dans l’ivraie de cette fausse philosophie.