Les échanges entre peuples sont aussi nécessaires à la revigoration de chaque peuple que le commerce social à l’exaltation de l’énergie individuelle. […] Qu’il s’agisse de Racine ou de Mallarmé, de Raphaël ou de Claude Monet, le peuple ne peut comprendre, artistiquement, ni un poème ni un tableau, parce que le peuple n’est pas désintéressé et que l’art, c’est le désintéressement. […] Il faut donc laisser le peuple de côté ; le peuple n’est pas fait pour l’art, ni l’art pour le peuple. Le peuple ne gôûte pas l’exception, et, je le maintiens, l’art est une perpétuelle exception. […] Il est remarquable qu’en ses romans, destinés en apparence au peuple, Victor Hugo ne fit jamais au peuple aucune concession.