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610. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

Il leur eût été facile de prouver que dans tous les Siecles & chez tous les Peuples, la Religion a été le premier lien de la société, qu'elle a présidé à la formation de tous les Etats, qu'elle seule peut les soutenir, que tous les Législateurs l'ont employée comme un supplément à l'imperfection des Loix civiles, qui ne peuvent arrêter ni punir les crimes secrets. […] Ces Peuples sentoient donc la nécessité d'un culte ! […] Les premiers Apôtres de cette Foi si naturelle, n’exigeoient pas la croyance des peuples pour leurs propres discours : la Doctrine qu’ils prêchoient n’étoit pas d’eux ; ils le déclaroient avec candeur ; ils reconnoissoient hautement qu’ils n’étoient que les organes de l’Esprit divin qui les animoit. […] Tels sont les effets que la Loi Chrétienne a produits chez les Peuples les plus barbares, lorsqu’on leur a annoncé les regles de perfection qu’elle enseigne. […] Qu’on lise les relations de tous nos Voyageurs : on apprendra par elles, que tous les Peuples policés, ceux où la Religion Chrétienne a pénétré, sont les plus humains & les plus sûrs dans le commerce de la Société.

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