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465. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

La guerre de trente ans eut pour mobile, dans les peuples, le besoin d’acquérir la liberté religieuse ; dans les princes, le désir de conserver leur indépendance politique. […] Elle est forcée de fuir ; elle cherche un asile loin du peuple qui la menace et de la cour qui l’abandonne. […] Le chœur ne doit jamais être que l’organe, le représentant du peuple entier ; tout ce qu’il dit doit être une espèce de retentissement sombre et imposant du sentiment général. […] Andromaque est l’une des pièces les plus parfaites qui existent chez aucun peuple ; et Racine, ayant adopté le système français, a dû écarter, autant qu’il le pouvait, de l’esprit du spectateur, le souvenir du meurtre de Clytemnestre. […] La tragédie française est, selon moi, plus parfaite que celle des autres peuples ; mais il y a toujours quelque chose d’étroit dans l’obstination qui refuse à comprendre l’esprit des nations étrangères.

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