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336. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre V, la Perse et la Grèce »

Daniel eut une vision où il le voyait, « heurtant de la corne vers le nord et vers le midi ; et aucun peuple ne pouvait tenir contre lui ». […] Je briserai les reins des rois en dénouant leurs ceintures ; je t’ouvrirai les battants des portes et je romprai les verrous de fer. — Je te donnerai les trésors de l’obscurité, les richesses profondément enfouies, afin que tu saches que c’est moi qui t’ai appelé, avant que tu ne m’aies connu. » Le roi de cet énorme empire s’appelait par excellence le « Grand Roi ». « Longue-Main » était aussi un de ses surnoms, parce que sa droite se déployait sur la terre, et qu’aucun peuple n’était hors de son atteinte. […] Il tirait, chaque année, vingt mille talents d’or de ses États tributaires ; les peuples dépourvus de métaux payaient en nature. […] Le peuple ne le connaissait que par les taureaux ailés à face humaine, dressés aux portes de son palais, symboles de sa force et de sa puissance. […] Aux extrêmes frontières de son empire, s’agitait dans une péninsule maigre et sèche, entrecoupée de montagnes, toute de côtes au terrain pierreux, un petit peuple qui, selon le mot d’un de ses poètes, « avait eu la Pauvreté pour sœur de lait ».

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