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577. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chansons de Béranger. (Édition nouvelle.) » pp. 286-308

Aujourd’hui je n’y mets rien, je l’avoue, qu’un sincère désir de voir et de montrer les choses et les personnes telles qu’elles sont, telles du moins qu’en ce moment elles me paraissent. […] Cependant, pour ne laisser aucun doute dès l’abord sur ce reproche d’obscurité qui reviendrait souvent, je citerai tout de suite, dans un genre opposé, ce couplet de L’Épée de Damoclès, où le poète s’attaque à Louis XVIII dans la personne de Denys le Tyran : Tu crois du Pinde avoir conquis la gloire, Quand ses lauriers, de ta foudre encor chauds Vont à prix d’or te cacher à l’histoire, Ou balayer la fange des cachots… Ce couplet reste à l’état de pur logogriphe. — Je reprends la série des premières chansons. […] Au point de vue de la morale populaire, je me contenterai de faire remarquer qu’il n’est pas très bien peut-être de compromettre à ce degré, dans un type grivois, ces deux personnes si respectables, sa nourrice et sa grand-mère. […] Ils sont venus à lui ; oui, tous, un peu plus tôt, un peu plus tard, ils sont venus reconnaître en sa personne l’esprit du temps, lui rendre foi et hommage, lui donner des gages éclatants. […] Béranger sent bien qu’il représente en personne ce malin esprit, et il soigne ses ouailles. — Lamennais !

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