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807. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LA FAYETTE » pp. 249-287

Les lettres de l’incomparable amie, qui vont d’une manière ininterrompue précisément à partir de ce temps-là, permettent de suivre toutes les moindres circonstances et jusqu’à l’heureuse monotonie de cette habitude profonde et tendre : « Leur mauvaise santé, écrit-elle, les rendoit comme nécessaires l’un à l’autre, et…leur donnoit un loisir de goûter leurs bonnes qualités qui ne se rencontre pas dans les autres liaisons… A la cour, on n’a pas le loisir de s’aimer : ce tourbillon qui est si violent pour tous étoit paisible pour eux, et donnoit un grand espace au plaisir d’un commerce si délicieux. […] Mais Versailles et la Poétique de Despréaux, et l’opéra de Lulli, et les gaietés sur la Marans sont toujours vite interrompus par cette misérable santé qui, avec sa fièvre tierce, ne permet pas qu’on l’oublie, et devient peu à peu l’occupation principale. […] Mais, pour le coup, nous ne le discuterons pas, et ce roman est trop supérieur à tout ce qu’il a jamais écrit pour permettre d’hésiter. […] Le petit volume de Valincour, qu’Adry a réimprimé dans son édition de la Princesse de Clèves, est un échantillon distingué de la critique polie, telle que les amateurs de goût se la permettaient sous Louis XIV. […] En vain l’on se défend, en vain on dissimule : le voile se déchire à mesure que la vie et ses cupidités s’évanouissent ; et l’on est convaincu qu’il en faudroit mener une toute nouvelle, quand il n’est plus permis de vivre.

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