Il était, s’il est permis de traduire ainsi les cœurs, il était de ceux qui, en ces heures mémorables où il fallut faire acte de sacrifice, retrouvèrent la foi catholique par l’honneur même, et qui, se relevant des fragilités de leur passé, redevinrent véritablement chrétiens à force d’être honnêtes gens. […] Il avait auprès de lui sa famille, mais il n’osait encore se permettre les amis, ni demander pour eux les autorisations nécessaires. […] Il est dans mon cœur de le faire, mais ma situation ne me permet pas de le demander. […] Et qu’on me permette à ce propos une remarque sur le régime et la diète de Bernis : ce régime n’était pas ce qu’on pourrait croire lorsqu’on a entendu parler du faste de sa table, et qu’on voit l’embonpoint de son visage dans ses portraits. […] C’est un genre sublime, où je suis sûr que vous serez plus élevé et plus touchant qu’aucun de vos anciens. » Ce mot de harpe, légèrement amené, est tout ce que Bernis se permettait de mettre en avant : mais il y a loin, on le voit, de ce vœu délicat à proposer à Voltaire une traduction des Psaumes.