/ 2928
634. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

Un jour qu’il y avait cercle chez Mme de Montbazon, quelqu’un ramassa une lettre perdue, sans adresse ni signature, mais qui semblait d’une main de femme écrivant tendrement à quelqu’un qu’on ne haïssait pas. […] Elle perd bientôt ses derniers restes d’espoir sur M. de Nemours, qui est tué en duel par M. de Beaufort, et dès ce moment sa colère, sa haine contre lui, tournent en larmes, comme s’il lui était pour la première fois enlevé. […] Mandez-moi quels livres vous me conseillez de lire. » Antérieurement à cette époque, on a des lettres d’elle à ces mêmes religieuses ; chaque malheur, je l’ai dit, y ramenait involontairement son regard ; elle leur avait écrit lorsqu’elle avait perdu une petite fille, et à la mort aussi de Mme la Princesse sa mère. […] Elle appréhende désormais de retrouver l’orgueil en tout, et cette docilité même, qui paraît le seul endroit sain de son âme, lui devient suspecte ; elle craint de n’être docile qu’en apparence, et parce qu’en obéissant on plaît, qu’on regagne par là l’estime qu’on a perdue. […] Il disait agréablement qu’elle morte, il avait baissé de beaucoup en considération : « J’y ai même perdu, disait-il, mon abbaye, car on ne m’appelle plus M. l’abbé Nicole, mais M.

/ 2928