Lorsque son Testament politique parut en 1687, de bons juges y reconnurent le cachet du maître : Ouvrez son Testament politique, dit La Bruyère, digérez cet ouvrage : c’est la peinture de son esprit ; son âme tout entière s’y développe ; l’on y découvre le secret de sa conduite et de ses actions ; l’on y trouve la source et la vraisemblance de tant et de si grands événements qui ont paru sous son administration : l’on y voit sans peine qu’un homme qui pense si virilement et si juste a pu agir sûrement et avec succès, et que celui qui a achevé de si grandes choses, ou n’a jamais écrit, ou a dû écrire comme il a fait. […] Je vous puis assurer que j’ai le plus vilain évêché de France, le plus crotté et le plus désagréable ; mais je vous laisse à penser quel est l’évêque. […] Richelieu cependant travaille à éclairer l’opinion ; il pense à l’Europe et dépêche trois ambassadeurs extraordinaires, l’un en Angleterre, l’autre en Hollande, et M. de Schomberg en Allemagne. […] Il pense que c’eût été assez de le faire prisonnier et de le renvoyer en Italie, et il blâme le commencement si sanguinaire de ce nouveau gouvernement.