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1379. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

Dans sa Virginie de Leyva, ce n’est qu’un libertin par la pensée et un précieux dans le langage, et, dans son impossibilité d’être énergique, parce qu’il n’est pas passionné, il nous déteint l’indécente Religieuse de Diderot, ce vermillon obscène, et nous raconte, avec des chatteries de style comme il en a, même dans les sujets les plus graves, une histoire de la Gazette des Tribunaux d’Italie qui, pour faire balle dans nos âmes et y éveiller l’écho de haine qu’on y voudrait entendre, ne demandait qu’une poignante simplicité. […] — le livre qu’on publie sous le nom de Philarète Chasles n’est pas du tout celui qu’on avait annoncé et qui, depuis qu’on en avait parlé, était le rêve et l’espoir et la caresse de ma pensée. […] Ce n’est plus le critique qui ne voyait que la beauté dans les choses humaines, esthétique par-dessus tout ; que le piquant, le neuf, l’inattendu réjouissait et enthousiasmait dans les œuvres de la pensée, et qui se moquait bien du reste ! […] Eh bien, il y a aussi des capucins de la Libre pensée, et Philarète Chasles en est devenu un ! […] Mais je prendrai Balzac à part, parce que Balzac, incomparable à tous les autres, grandeur intellectuelle aussi absolue que le peut être la grandeur humaine, est le plus renversant exemple de l’égarement de la pensée de Chasles, toqué et tiqué de moralité.

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