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1027. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance diplomatique du comte Joseph de Maistre, recueillie et publiée par M. Albert Blanc » pp. 67-83

Joseph de Maistre, qui distinguait toujours entre la cour et le cabinet autrichien, avait eu des paroles fort vives ; car il ne pouvait s’empêcher de les avoir fort vives, fort ardentes, sur tous les sujets qui lui traversaient la pensée. […] Quand il écrit à son maître ou à quelque ministre, il ne peut se contenir davantage, il dit tout, il dit trop, c’est sa manière de s’exprimer et de marquer sa pensée. […] comme il redoute l’homme que le destin a marqué d’un signe au front et qui obsède toutes ses pensées ! […] Ses outrances d’expression, quand elles frappent dans une pensée juste, l’enfoncent et la fixent comme avec des clous d’or ou d’airain. […] Je prends au hasard quelques-uns de ces mots, quelques-unes de ces pensées qu’on emporte après soi comme des flèches.

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