Les évêques distribuent des bénéfices à leurs enfants encore tout jeunes ; « le saint père prieur de Maiden Bradley n’en avait que six, dont une fille déjà mariée sur les biens du monastère. » — … Dans les couvents « les moines boivent après la collation jusqu’à dix heures ou midi, et viennent à matines, ivres… Ils jouent aux cartes, aux dés… Quelques-uns n’arrivent à matines que quand le jour baisse, et encore seulement par crainte des peines corporelles. » Les visiteurs royaux trouvaient des concubines dans les appartements secrets des abbés. […] Et là-dessus, cinquante d’entre eux sont condamnés dans la même année à abjurer, à promettre de dénoncer autrui, et à faire toute leur vie pénitence, sous peine d’être relaps et brûlés comme tels. […] Les officiers de l’armée ayant convaincu de blasphème un de leurs quartier-maîtres, « le condamnèrent à avoir la langue percée d’un fer rouge, son épée brisée au-dessus de sa tête, et à être chassé de l’armée. » Pendant l’expédition de Cromwell en Irlande, « on n’entendait pas un blasphème dans tout le camp, les soldats employant leurs heures de loisir à lire leurs Bibles, à chanter des psaumes et à tenir des conférences religieuses404. » En 1650, les peines infligées aux profanateurs du dimanche furent doublées. […] C’est que les sèches vérités générales sont une sorte d’algèbre, acquise par notre esprit fort tard et après beaucoup de peine, contre notre inclination primitive, qui est de considérer des événements détaillés et des objets sensibles, l’homme n’étant capable de contempler les formules pures qu’après s’être transformé par dix ans de lecture et de réflexion. […] Il n’a point de peine à les appeler ou à les former.