L’amour, tel qu’il le peint, n’est qu’une sorte de métaphysique amoureuse, où l’on reconnaît ses deux préoccupations habituelles, prendre le contrepied de son temps et en dire plus qu’il ne sent. […] Quel portrait attendre de celui qui va se peindre avec le parti pris de se distinguer de tout le monde ? […] Toujours pire ou meilleur qu’il ne s’est peint dans ses Confessions, toujours emporté hors de lui-même, il ne s’est pas vu au vrai un seul moment. […] Quand il disait à Hume qu’il allait se peindre au naturel et nous peindre nous-mêmes dans les Confessions, Rousseau était dupe d’une double chimère. […] De là une ardeur artificielle de paroles pour peindre sa sensibilité, et des figures violentes pour représenter ses ardeurs vertueuses.