Quelques-uns viennent du passé très lointain et de pays confus, peut-être oubliés ; ils n’en sont pas moins proches de mon cœur. […] Pour moi, ceux vers qui m’orientent surtout de secrètes affinités, ceux dont l’âme me paraît cadrer le mieux avec le ciel en demi-teinte de mon pays wallon, ce sont Verlaine, Rodenbach et Samain. […] Au-delà de notre pays : Shelley, Tennyson nous appellent… et Goethe c, le formidable Goethe qui exprima si puissamment l’inquiétude humaine, illumina tous ceux qui le suivirent. […] — Si le plus grand poète d’un siècle est son plus grand écrivain en vers, celui qui a su enrichir des plus savants procédés l’art poétique de son pays, et créé pour lui-même, comme pour ceux qui viennent après, un clavier nouveau où ne manque aucune touche ; si c’est le virtuose génial, qui a réussi à tirer des mots les plus diverses harmonies, nul plus que Hugo ne semble avoir droit à cette gloire unique.