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738. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

» Enfin ils trouvèrent le pauvre petit blessé dans la maison des moineaux où la mère avait déjà pansé la langue de son enfant et où il était soigné avec amour par ses frères et sœurs. […] Arrive pour le jeune riche et le jeune pauvre, à quinze ans, le guén boukou, la majorité, l’entrée dans la vie de l’homme, indiquée là-bas par le rasement du front et qui, chez le riche, est fait par un grand personnage, chez le pauvre par sa mère. Et ici commencent vraiment les deux routes : la route du riche dans son norimon au milieu de ses serviteurs, la route du pauvre où il est tout seul et mal vêtu sous la pluie ; la route du riche dans des paysages d’arbres à fleurs, tenant sa pensée dans les beautés de la peinture, la route du pauvre dans des paysages désolés, au milieu des montagnes, comme cette montagne près de Kiôto où les excavations forment comme le mot père, près de rochers comme ceux d’Isé, semblables aux mamelles desséchées de la mère du pauvre, peuplant sa pensée du souvenir de leurs privations. […] Et, comme apothéose du pauvre, la dernière planche le montre adossé à des caisses d’or surmontées de bouteilles de saké. […] Un pont moitié en pierre d’un côté, moitié en bois de l’autre, séparant deux districts de la même province dont l’un était régi par un daïmio riche, l’autre par un daïmio pauvre.

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