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660. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — II. (Fin.) » pp. 513-532

On y voit combien Joinville, sur l’article de la charité, sentait à l’unisson de saint Louis ; il croyait que nul chevalier, ni pauvre ni riche, ne pouvait honorablement revenir d’outre-mer, s’il laissait entre les mains des Sarrasins le menu peuple de Notre-Seigneur. […] Quand on en vient à Joinville, qui est le quatorzième en ordre, le légat, qui était comme chargé par le roi de faire le tour d’opinions, l’interroge, et Joinville se prononce, mais avec un surcroît d’énergie, pour l’avis du comte de Jaffa, disant hardiment « que le roi n’a encore rien mis de ses deniers dans l’entreprise, qu’il n’a dépensé que les deniers des clercs (du clergé) ; que si donc le roi y va de ses propres deniers pour la dépense et qu’il envoie quérir des chevaliers en Morée et outre-mer, à la nouvelle des avances et largesses du roi il lui viendra des chevaliers de toutes parts ; par quoi il pourra tenir la campagne l’espace d’un an ; et que, par le fait de sa demeurance, seront délivrés les pauvres prisonniers qui ont été pris au service de Dieu et au sien, lesquels n’en sortiront jamais si le roi s’en vaai ». […] [1re éd.] « que le roi n’a encore rien mis de ses deniers dans l’entreprise, qu’il n’a dépensé que les deniers des clercs, et que, s'il demeure ici, il pourra poursuivre la délivrance des pauvres prisonniers qui ont été pris au service de Dieu et au sien, lesquels n’en sortiront jamais si le roi s’en va. » aj.

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