Ce sont tes frères les Désirs Avec leurs faces impérieuses et suppliantes Et leurs guirlandes d’amaranthes Et de soucis et de riantes Lèvres qui pleureraient vite À quelque dur déni d’un destin obstiné, Tu sais où leurs regards jadis t’ont conduite Pauvre Âme en qui le soir, comme une autre âme, est né. Pauvre Âme, les vois-tu venir ? […] Pauvre Âme, les vois-tu venir, Espoirs, Désirs et Souvenirs, Ces doux frères que te ramène Une amertume bue à la même fontaine ? […] Regarde, les voici qui viennent Une à une, les anciennes, Et du plus loin qu’il te souvienne, Pauvre Âme, Ombre de la Tour morne aux murs d’obsidiane.