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372. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Saint-Arnaud. Ses lettres publiées par sa famille, et autres lettres inédites » pp. 412-452

« La sagesse n’est pas donnée à tout le monde, écrira-t-il un jour gaiement à son frère ; mon pauvre ami, je suis arrivé tard à l’appel quand on la distribuait. […] Espérons toujours, il n’y a que cela qui nous soutienne ; car, pour mes pauvres jambes, elles ne me soutiendront bientôt plus : je suis tellement habitué à les remuer, que, même en rêve, je marche. […] Mais après les brillantes affaires du début, la fièvre vient, comme toujours en Afrique, rabattre les trop vives espérances ; Saint-Arnaud voit sa compagnie se fondre et s’en aller plus tristement que sous les balles. « Ma pauvre compagnie, si belle il y a deux mois, cent dix brillantes baïonnettes, bien pointues, bien agiles ! […] Mon pauvre pays ! […] Quand on ne l’a que dans des bulletins, on peut la prendre et l’affecter ; mais ici, c’est dans des lettres de famille qu’il s’épanche sur cette autre famille militaire, qui est la sienne aussi : « Pauvres soldats !

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