Antonio ne pouvait pas aussi bien voir sa fille à cause du voile qu’il a sur ses pauvres yeux ; mais quand il entendait les éclats de sa voix, à la fois tendre, joyeuse et argentine, comme les gouttes de notre source, quand elles résonnent en tombant des tiges d’herbes dans le bassin, il croyait entendre sa pauvre défunte, ma sœur. […] Mais, excusez-moi, le reste est si triste, qu’une pauvre femme comme moi ne pourrait plus vous le raconter sans pleurer. […] que tu as raison, dit ma belle-sœur à ma fille ; si mon pauvre mari avait pensé comme toi, je ne serais pas sans appui sur cette terre. […] Pauvres ceps ! […] vous allez voir ce que nous eûmes à souffrir, ces pauvres innocents et nous, continua l’aveugle.