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692. (1856) Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle pp. -30

Cette passion, toutefois, décime les lettrés, sans corrompre les lettres : l’écrivain qui se fait administrateur dépose sa plume, et c’est tout. […] Le besoin ou la passion du gain détournera donc l’homme de lettres de composer des ouvrages solides mais sérieux, que cinq cents personnes comprennent et achètent, et qui n’en sont pas moins quelquefois le flambeau où toute une époque emprunte de proche en proche sa lumière. […] Il nous semble que ce qui empêche le plus de réussir, c’est la passion exagérée de réussir. […] Presque tous ne lèguent à la postérité qu’un petit livre ; mais derrière ce livre est une vie tout entière de pensée et de passion. […] Il écrirait avec passion, on le lirait avec plaisir.

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