Abailard voyagea beaucoup, étant jeune, dans l’idée de s’instruire & de disputer ; car l’envie de se faire une réputation, & d’embarrasser par ses raisonnemens les meilleurs dialecticiens de l’Europe, étoit sa passion dominante. […] On faisoit allusion à sa passion malheureuse pour Héloïse. […] A la face d’un Dieu, dans ce temps de prière Où je devrois à lui me livrer toute entière, De si douces erreurs embrâsent tous mes sens ; Dieu même est oublié, l’homme a tout mon encens Loin que ma passion soit par moi détestée Vers de nouveaux desirs mon ame est emportée.