oui, il l’a aimée avec crainte, avec remords ; car il savait bien qu’aux yeux d’un chrétien elle ne doit être qu’un instrument : mais, tremblant toujours de l’aimer pour elle-même, il l’adorait avec d’autant plus de passion. […] Et, après avoir conté l’histoire de la courtisane Afra, qui devint chrétienne et fut martyre : Mets de côté ta passion, tes systèmes et tes livres, ô, George. […] Mais au reste il savait le pouvoir contagieux de presque toutes les peintures des passions humaines. […] Si, pour les neuf dixièmes des « fidèles », la foi n’était chose d’habitude et de convenance, sans nulle action sur la vie morale, il devrait pourtant leur sembler naturel que, dans une histoire de passion combattue, la prière, le chapelet, la messe, la confession même tinssent une place notable. Car, pourquoi, je vous prie, la lutte serait-elle moins intéressante et moins tragique entre le scrupule religieux et la passion qu’entre la passion et, par exemple, les affections de famille ou le sentiment philosophique du devoir ?