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835. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Mme de Genlis. (Collection Didier.) » pp. 19-37

— Mme de Genlis (Mlle Félicité Du Crest de Saint-Aubin), née le 25 janvier 1746, d’une famille noble de Bourgogne, passa ses premières années un peu à Paris, le plus souvent en province. […] Ces impressions premières laissèrent de longues traces dans une imagination qui n’avait pas assez d’originalité et de vigueur propre pour les repousser et s’en guérir ; elles passèrent jusqu’à un certain point dans ses systèmes d’éducation, qui se présentèrent toujours le plus volontiers avec un mélange de travestissement et de théâtre. […] Au château de Genlis, où elle passe une saison, elle trouve le temps de jouer la comédie toujours, de faire de la musique, d’écrire un journal de tout ce qui se voit ou se dit au château, de lire Pascal, Corneille et Mme de Sévigné, de repasser avec un chirurgien de l’endroit son ostéologie (elle savait déjà l’ostéologie), d’apprendre de plus à saigner. […] Après quelques années passées au Palais-Royal, Mme de Genlis, âgée de trente et un ans (1777), fit donc sa retraite avec une sorte d’éclat ; elle quitta solennellement le rouge (ce qui était un grand signe alors), et elle alla habiter au couvent de Bellechasse un petit pavillon qu’elle s’était fait bâtir et où elle s’installa avec ses élèves. […] Mademoiselle de Clermont, une très courte nouvelle publiée en 1802, passe pour son chef-d’œuvre en effet : moi-même j’ai longtemps aimé à croire que c’en était un, mais je viens de la relire, et il m’est impossible de ne pas reconnaître que ce qu’il y a eu là-dedans d’agréable, de touchant et d’à demi bien, est désormais tout à fait passé.

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