que je passerais volontiers ma vie ici, si je ne me sentais pas encore trop près d’Avignon et trop loin de l’Italie ; car, pourquoi dissimuler ces deux faibles de mon âme ? […] « Les uns font passer en revue devant moi les événements des siècles passés ; d’autres me dévoilent les secrets de la nature ; ceux-ci m’apprennent à bien vivre et à bien mourir ; ceux-là chassent l’ennui par leur gaieté, et m’amusent par leurs saillies ; il y en a qui disposent mon âme à tout souffrir, à ne rien désirer, et me font connaître à moi-même. […] J’habite Parme, j’y passe ma vie dans l’église ou dans mon jardin. […] On lit avec délices, dans ses lettres latines de cette date, la description de quelques rares et courtes journées passées solitairement dans sa maisonnette de Vaucluse comme pour faire ses derniers adieux à ce séjour d’amour et de paix. […] « Vois comme, dans ces mêmes sites où je passai tant d’années à te célébrer de mes chants, je passe maintenant mes jours à te pleurer, à pleurer sur toi !