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1217. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Quatre moments religieux au XIXe siècle. »

Je n’élude pas systématiquement tous les grands sujets qui passent. […] Certainement un prêtre peut monter à cheval pour l’exercice de son ministère ; il y a des pays de montagnes où c’est la seule manière de voyager, et des évêques même ne se font pas scrupule de parcourir ainsi les parties abruptes de leur diocèse ; mais monter à cheval pour son plaisir, comme les fils de famille riches, qui vont passer la soirée au bois de Boulogne, je vous avoue que la chose me semble hardie dans un religieux. […] En général, le Père Lacordaire répugne aux sophismes déduits à froid et aux artifices d’argumentation compassée ; mais, lui, il a à son service le dédain, non moins commode, l’interdiction hautaine et tranchante, l’épée de feu du chérubin sur laquelle il est écrit : On ne passe pas là ! […] que Voltaire, avec tous ses défauts qu’il se passait trop librement, est utile, au contraire, quand on n’y abonde pas et qu’on sait y joindre à propos les correctifs ! […] Ce coup-d’œil, à propos d’une dernière production du Père Lacordaire, m’a mené plus loin que je ne prévoyais : ce ne devait être d’abord, dans ma pensée, qu’une entrée en matière et une transition pour passer à un sujet plus général.

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