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798. (1875) Premiers lundis. Tome III « Les poètes français »

Le moyen âge, dans sa première partie, avec ses œuvres souvent anonymes ou au moins d’un caractère impersonnel, demandait à être exposé, à être analysé simplement, nettement, à être enseigné dans son fond même, au moment où l’on en présentait la fleur ; et c’est ce qu’a fait tout d’abord la plume docte et sûre de M. […] Il se tentait de rudes efforts incomplets, insuffisants, de la part de Maurice Sève, et dans la petite et docte école de Lyon, pour atteindre aux parties élevées de la poésie : on avait perdu les qualités premières sans acquérir, pour cela, (es autres. […] La satire toute littéraire à l’adresse de Malherbe est excellente, non en totalité, mais dans toute sa partie critique. […] Il était assurément un bon, un habile ouvrier lyrique ; il a de belles strophes, des parties d’éclat et d’harmonie, il a du talent ; mais tout cela sonne creux et sent le plaqué. […] Ce ne sont pas seulement les plus grands qui ont excellé dans quelques-unes de tes parties les plus hautes et les plus heureusement renouvelées, ce sont des poètes moindres, mais poètes encore par le cœur, par la fantaisie, par l’art, par une vocation sincère !

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