L’aristocratie est aussi une partie de ce gouvernement, car c’est un certain nombre de familles qui compose la Chambre haute ; mais elle ne blesse pas, parce que la Chambre des communes est remplie des frères de ces lords, et qu’il n’y a pas un des membres de la Chambre basse qui ne puisse aspirer à devenir lord, si les services qu’il a rendus à l’État le méritent. […] Nous repassons ce que nous avons lu, et le temps s’écoule sans y penser. » Et ailleurs : « Je passe ma journée, au moins une grande partie, au milieu de mes livres, qui augmentent tous les jours… Je ne trouve pas de meilleure et plus sûre compagnie : au moins on peut penser avec eux. » Ce goût de lecture devint chez elle une passion qui ne fit que croître et augmenter jusqu’à la fin. […] Je suis de ceux qui ont fait l’apologie du livre de Mme de Staël, qui en ont de leur mieux démontré et mis en lumière les bonnes parties, et cependant je ne puis trouver si faux en somme le jugement résumé de Mme d’Albany ; j’y vois plus de sévérité que d’erreur. […] C’est pendant cette dernière partie de sa vie et dans les années de l’arrière-saison, que la comtesse d’Albany, qu’Alfieri en ses humeurs retirait souvent du monde pour le tête-à-tête et la solitude à deux, eut tout loisir d’avoir, sans plus d’interruption, le salon fréquenté et célèbre qui acheva de lui faire une si douce renommée, un de ces salons dont on pouvait dire comme Saint-Évremond disait de celui de la duchesse de Mazarin : « On y trouve la plus grande liberté du monde ; on y vit avec une égale discrétion. […] La quantité de lettres à elle adressées par Mme de Staël, la duchesse de Devonshire, Sismondi, etc., nous ouvre des jours intéressants sur cette société très-variée et en partie composée d’étrangers les plus notables.