Je la possède en partie ; avec le temps je la posséderai tout entière. Une main invisible m’a conduit des montagnes du Vivarais au faîte des honneurs ; laissons-la faire, elle saura me conduire à un état honorable et tranquille ; et puis, pour mes menus plaisirs, je dois, selon l’ordre de la nature, être l’électeur de trois ou quatre papes, et revoir souvent cette partie du monde qui a été le berceau de tous les arts. […] Le père Theiner, dans son Histoire du pontificat de Clément XIV, est l’écrivain qui, ayant eu sous les yeux la plus grande partie des dépêches de Bernis, probablement d’après les minutes mêmes recueillies après sa mort et déposées au Vatican, et qui, en ayant fait un usage et un extrait continuel, nous permet d’en porter aujourd’hui le jugement le plus motivé et le plus complet. […] Ses lettres au marquis d’Aubeterre, ambassadeur de France avant lui, lettres qu’on a en partie publiées et qui donnent le bulletin et la chronique du conclave, montrent un revers de tapisserie qui, en toute matière et particulièrement en matière sacrée, ne saurait se divulguer sans exciter quelque surprise et sans avoir des inconvénients. […] Averti que l’Assemblée nationale avait décidé qu’il fallait un serment pur et simple, et prévenu qu’il s’exposait à être rappelé s’il persistait dans sa restriction, il répondait le 22 février : « La conscience et l’honneur n’ont pu me permettre de signer sans modification un serment qui oblige de défendre la nouvelle Constitution dont la destruction de l’ancienne discipline de l’Église fait une partie essentielle. » Le rappel fut prononcé.