/ 3030
1573. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

Soumet, Guiraud, Jules Lefèvre, faisaient donc partie de ce premier cénacle qui a devancé l’autre de presque dix ans, et qui s’est prolongé en expirant jusque dans la Muse française. […] Quand ils veulent le faire, ils la retaillent et la gâtent. » Je n’ai garde, on le conçoit, de prétendre avoir atteint du premier coup la ressemblance sur De Vigny ; c’était une nature des plus compliquées dans sa finesse et qui, par ses qualités et ses défauts, ses supériorités et ses ridicules, fait encore problème pour moi aujourd’hui ; mais, quoique le poëte en sût probablement plus long que personne sur ses secrets de composition, on va voir que, juge et partie comme il était, il n’a pas tout à fait raison contre son critique. […] En 1826, j’avais écrit sur Cinq-Mars un article inséré dans le Globe du 8 juillet (Voir l’Appendice à la fin du présent volume) ; mais ce fut Victor Hugo qui le premier me fit distinguer et sentir les parties élevées du poëte, négligées par moi jusqu’alors : à ne consulter que mon goût naturel, il m’avait toujours paru trop superfin et trop séraphique. […] Tout mon cœur est pris par votre émotion profonde, vous êtes un poëte et cependant un homme, etc. » Mais je donnerai une partie du post-scriptum parce qu’il est d’un ton différent, toujours affectueux, mais non approbateur.

/ 3030