/ 1939
12. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la révolution française — I. La Convention après le 9 thermidor. »

Cette époque était vraiment critique pour l’historien qui avait à la peindre, comme elle le fut pour les partis qui la subirent. […] Ne rencontrant sur la scène politique, après la chute du parti dominateur, que d’anciens partis déjà vaincus et presque épuisés, il courait risque de se blaser, pour ainsi dire, et de ne plus voir son sujet avec la même netteté d’intelligence, la même franchise de patriotisme. […] Le lendemain du 9 thermidor, trois partis étaient en présence dans la Convention. […] Cependant on en répandit à flots : car aucun parti, même celui qui prend l’humanité pour devise, n’est sage dans sa vengeance. […] Mais ils appartenaient à un parti extrême, et un tel parti n’a jamais deux règnes dans une même Révolution : une fois tombé, il ne se relève pas ; il est maudit ; et ceux qui meurent à son service, fussent-ils dignes de regrets, ne peuvent espérer pour eux pitié et réparation qu’après un long temps et auprès de la postérité.

/ 1939