Duchâtel de ce savant et lucide exposé : il est bon, en chaque matière, de recueillir au passage les paroles des maîtres. […] Il étudie Laplace, Lagrange, il les étudie plume en main, en s’éprenant des hauts calculs et en les effectuant ; il trace des méridiens à sa fenêtre ; il arrive, le soir, chez ses amis, en récitant d’un accent pénétré cette noble et simple parole finale du Système du Monde : « Conservons, augmentons avec soin le dépôt de ces hautes connaissances, les délices des êtres pensants ; » et il l’admire comme il fera tout à l’heure pour telle parole de Napoléon. […] Sans prétendre diminuer le rôle de personne, je résumerai le sien en peu de mots quant au sens et au mouvement, sinon pour les paroles mêmes : « — Eh bien ! […] Sa plume, qui court comme sa parole, a de plus, dans les grands sujets, des vigueurs généreuses. […] … » Et lorsque, cette campagne terminée, après nous avoir fait partager l’ivresse de la victoire et avoir présenté les prémices de la paix, l’historien conclut par ces seuls mots : « La France, on peut le dire, n’avait jamais vu d’aussi beaux jours », qui ne sentirait ce que perdrait la vérité nue de ces paroles à un trait de plus ?