Ce système, que je ne puis qu’indiquer brièvement, est celui-ci : M. de Bonald, homme de foi, d’une religion profonde, orthodoxe, et qui chez lui n’a jamais été ébranlée, croit fermement à la parole des Livres saints et à la création de l’homme telle qu’elle est consignée dans le récit de Moïse. […] De cette ressemblance et de cette similitude de l’homme avec Dieu, il résulte qu’il y a société, au pied de la lettre, entre Dieu et l’homme, et que celui-ci a reçu de Dieu la loi, la pensée et la parole, sans laquelle la pensée humaine n’est pas. Et ce que Dieu a fait pour le premier homme, l’homme à son tour le fera pour ceux qui naîtront de lui : il leur enseignera la parole, et par elle la vérité, ce fonds commun et ce patrimoine de la famille, et de la société qui n’est que la réunion des familles. […] La question philosophique pour Bonald porte tout entière sur les origines, sur l’origine des idées qu’il ramène à celle de la parole, et par conséquent sur l’origine même des êtres parlants.