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425. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Jacquinet m’en a félicité, me reprochant un début trop orné, un peu de paraphrase dans l’exposition, mais en revanche reconnaissant en moi un sentiment très vif de l’œuvre que j’avais appréciée, du style dans la parole et des moments d’éloquence. […] Eh bien, c’est maintenant surtout que je sens bien les défauts de mon esprit, les imperfections de ma parole et tout ce que j’aurais besoin d’acquérir pour être seulement la moitié d’un orateur. […] le souvenir qui m’est resté de lui, quant à ces années, est celui d’un excellent élève, d’un très bon humaniste, solide, complet, déjà professeur (chose plus rare à l’École qu’on ne pense) par l’air, le ton, l’aplomb de la parole, le zèle sérieux et convaincu. […] En prenant la parole, Gandar n’eut pas de peine à faire comprendre l’inopportunité de cette demande. […] Sa parole était nette, brève, précise, un peu sautillante ; il n’était pas éloquent ; dans les sujets qu’il traitait, il n’avait pas besoin de l’être.

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