Au commencement, l’art souverain est nécessairement la parole, la parole religieuse primitive, c’est-à-dire la parole poétique. […] Qu’il émane de la pierre ou de la parole, le beau est intellectuel. […] Le langage est distinct de la parole ; il est à la parole ce que les phénomènes sont à la substance, ce que la parole elle-même est à l’esprit qui le conçoit. […] Que la parole soit d’invention humaine ou de révélation divine, l’homme n’a possédé les autres arts qu’après avoir acquis la parole ; il a réglé tous les autres arts d’après ce qu’il possédait de la parole. […] À l’origine, la poésie et la parole étaient donc identiques.