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750. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Sainte Térèse » pp. 53-71

En France, où l’on a assez d’esprit pour se permettre l’ignorance, on parle quelquefois de sainte Térèse, mais on ne la connaît pas, et les idées qu’on se fait de cet ange de la spiritualité sont assez confuses. […] C’est ainsi que la Philosophie, si elle n’est pas charmée, est au moins gênée devant les yeux baissés de l’immaculée Carmélite, qui n’est pas seulement la gloire de l’Espagne, mais de la Chrétienté et de l’âme humaine, et aussi de l’esprit humain ; et c’est pourquoi, sans aucun doute, dans l’embarras où tant de gloire la jette, elle aime mieux se taire que parler. Mais, nous, nous parlerons ! […] Il y a celle de la perfection même de l’âme qui parle ce langage, inouï d’humilité dans le fond, comme il est inouï de simplicité dans la forme. […] Nous parlons surtout de ses grandes œuvres spirituelles, sa Vie écrite par elle-même, et ce Château de l’âme sur lequel un jour nous reviendrons.

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