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1249. (1761) Apologie de l’étude

Si c’est se montrer l’ennemi des gens de lettres, que de leur parler avec intérêt des peines de leur était, ceux qui prendraient si légèrement l’alarme pour nous accuser, pourraient faire le procès, sans le savoir, à leurs meilleurs amis. […] Que conclure de ces traits lancés contre les lettres par ceux qu’elles ont le plus occupés et le plus illustrés, et qui même en ont parlé ailleurs avec tant d’éloges ? […] Il était loué par les uns, déchiré par les autres ; mais par malheur ceux qui lui rendaient justice louaient d’autres ouvrages que j’avais lus, et qui ne valaient pas mieux ; j’ai vu qu’il n’y avait rien à apprendre dans la lecture des journaux, sinon que le journaliste est l’ami ou l’ennemi de celui dont il parle, et cela ne m’a pas paru fort intéressant à savoir. […] Je ne parle pas des anciens leurs maîtres, qu’il ne faut pourtant pas toujours louer, quoiqu’ils soient morts ; ni des vivants leurs disciples, qu’il faut savoir louer quelquefois, quoiqu’ils soient vivants. […] Et là-dessus il s’emporta en satires contre les gens de lettres, en invectives contre les protecteurs, et en déclamations contre le public, dont il parla avec assez peu d’équité, et avec encore moins de respect.

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