/ 1825
949. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

., le romantisme ne consistera pas dans une exécution parfaite, mais dans une conception analogue à la morale du siècle. […] Si l’on veut examiner le détail dans le détail, sur un objet de médiocre dimension, — par exemple, la main d’une femme un peu sanguine, un peu maigre et d’une peau très-fine, on verra qu’il y a harmonie parfaite entre le vert des fortes veines qui la sillonnent et les tons sanguinolents qui marquent les jointures ; les ongles roses tranchent sur la première phalange qui possède quelques tons gris et bruns. […] L’étude du même objet, faite avec une loupe, fournira dans n’importe quel espace, si petit qu’il soit, une harmonie parfaite de tons gris, bleus, bruns, verts, orangés et blancs réchauffés par un peu de jaune ; — harmonie qui, combinée avec les ombres, produit le modelé des coloristes, essentiellement différent du modelé des dessinateurs, dont les difficultés se réduisent à peu près à copier un plâtre. […] Ce qu’il y a d’admirable dans l’Enlèvement de Rébecca, c’est une parfaite ordonnance de tons, tons intenses, pressés, serrés et logiques, d’où résulte un aspect saisissant. […] Mais comme il n’y a pas de circonférence parfaite, l’idéal absolu est une bêtise.

/ 1825