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893. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »

Un poëte des premières années du xviie  siècle, Desyveteaux115, lequel avait été à la fois témoin du retour du goût qui se marque en Desportes et en Bertaut, et de la réforme opérée par Malherbe, parle ainsi de Desportes, comparé aux poètes de l’école de Ronsard Lorsque du plus haut ciel les Muses descendues N’avoient qu’en peu d’esprits leurs flammes épandues, De leurs chastes amours les premiers inspirés Ouvrirent des trésors de la France admirés ; Mais rien n’étant jamais parfait de sa naissance, Ils ne purent trouver parmi tant d’ignorance Ce qu’avecque plus d’art les autres ont cherché Voyant par les premiers le terrain défriché. […] La remarque ferait tort à la mémoire de Malherbe, si en effet il n’eût réglé que la prosodie mais ces perfectionnements dans le mécanisme s’ajoutent à tout ce qu’il exigeait pour la parfaite expression de la pensée poétique ; la tâche du versificateur n’est que le complément nécessaire de la tâche du poète.

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