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187. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

Esprit Fléchier, né en juin 1632 à Pernes, dans le Comtat-Venaissin, d’une honnête famille, mais appauvrie et réduite au petit commerce, annonça d’abord les dispositions d’un sujet parfait. […] Vénus répond à son fils en le consolant, et lui dit qu’il ne faut pas désespérer à ce point du rebelle Alcandre : Plus ses vœux sont tardifs, plus ils seront constants ; Il diffère d’aimer pour aimer plus longtemps, Et sa chaîne, mon fils, qu’il traîne de la sorte, En sera quelque jour plus durable et plus forte ; Relève ton espoir, et choisis seulement Une parfaite amante à ce parfait amant. […] Comme un homme qui dès sa jeunesse a vécu avec les honnêtes gens, il croit à la vertu chez les autres ; et même lorsque cette vertu n’est point parfaite d’abord, il estime quelle doit gagner avec le temps, et que les années y mettant la main, elle se perfectionnera : Rien n’est plus capable, dit-il en concluant ce chapitre, de rendre un homme sage qu’une femme sage ; et on peut maintenant dire à la louange des dames, qu’elles apprennent à vivre à ceux qui les voient. […] De ces défauts il gardera les uns jusqu’à la fin85, et il les fondra dans cettes manière compassée et ornée, qui, s’appuyant d’une période nombreuse et d’une parfaite justesse de diction, composera son éloquence.

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