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1064. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

Simonne est une copie parfaite ; demain ce sera Millevoye ; après ce poète, qui vous voudrez, excepté toutefois l’auteur lui-même, et vous qui vous plaignez tout à l’heure du peu d’originalité d’Octave et d’Une bonne fortune, vous regrettez maintenant ces deux compositions. […] Nous l’aimons comme une enfant dont la beauté est plutôt piquante que parfaite et dont les propos ont plus de charme que de profondeur. […] On a préféré se mettre en dépense d’un axiome, et il en est résulté que tout écrivain, si petit qu’il fût, a pu se dire avec orgueil : « Je veux être moi-même ; comme Homère, comme l’Arioste, comme Shakespeare, je veux me laisser aller tout naturellement à ce que j’éprouve et exprimer ce que j’ai dans l’âme, ainsi qu’il me semblera bon de le faire. » Mettre en œuvre cette idée, c’était chose très facile ; mais le résultat pouvait tourner contre ses ingénieux inventeurs, car rien au monde n’avait d’avance démontré que leurs idées valussent la peine d’être reproduites, sans examen préalable, et que leur forme fut nativement parfaite. […] Janin s’élève sur le ton du dithyrambe, il est au fond de très bonne foi, et la voix lui tremble et les larmes lui roulent dans les yeux avec une sincérité parfaite.

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